A notre arrivée, dans ce lieu enchâssé entre les pins, j’ai senti un besoin urgent d’adaptation. J’ai donc pris les échasses, pas trop grandes car ma dextérité a des limites, pour parcourir ce lieu.
Par delà les herbes folles multicolores, d’un regard circulaire, j’ai embrassé cette nature accueillante, toisé la piscine à demi incrustée dans le sol sableux, parcouru le prometteur verger, frôlé les frelons à l’approche des ruches (ce ne sont que de gentilles abeilles très mielleuses), détaillé le jardin potager d’où émanent les senteurs des deux menthes, tombé sous le charme de la serre aux agrumes, augures d’un délicieux dîner, et figé mon regard sur les modges surplombant les étangs : ils étaient posés sur de courtes échasses ! Ils ne couraient pas, ne dansaient pas, de leurs baies ouvertes s’échappait une douce musique et le temps était suspendu.